Les reins chez le cheval
Les reins chez le cheval sont au cœur du processus de nettoyage de l’organisme, ils contribuent à maintenir l’équilibre acido-basique et électrolytique, et remplissent une fonction endocrine.
Faisons tout d’abord une rapide présentation des reins du cheval :
Comme tout mammifère, l’appareil urinaire du cheval est composé de deux reins, suivis de deux uretères, d’une vessie et d’un urètre. Les reins mesurent environ 15 cm (pour le droit, environ 18 cm pour le gauche) et sont en forme de fer à cheval, ils sont positionnés au niveau des deux dernières côtes (un peu plus bas pour le gauche).
Les reins du cheval filtrent le sang mais pas que :
Au cœur du rein se trouvent des néphrons qui sont le lieu de filtration du sang. En effet, le sang est filtré pour être débarrassé des déchets métaboliques mais aussi des substances qui n’ont aucun rôle nutritif qui pourraient se retrouver dans l’alimentation du cheval (pesticides, additifs, traces médicamenteuses, etc.).
Une autre fonction moins connue du rein est la « réabsorption ». En effet, le rein permet de réabsorber des substances plasmatiques nécessaires à l’organisme du cheval, notamment des ions (sodium, potassium, calcium, magnésium, bicarbonates, chlorure), des acides aminés, du glucose et de l’eau.
De ces fonctions résultent des déchets qui seront notamment de l’hydrogène, de l’ammoniac, des xénobiotiques (substances qui vivent dans un organisme mais qui lui sont étrangères) comme la pénicilline ou des sulfamides.
Les infections rénales possibles chez le cheval :
L’insuffisance rénale aigüe
Elle peut se manifester en quelques heures comme en quelques jours, qui se manifeste par une baisse d’émission d’urine, une baisse de l’état général, une déshydratation, des difficultés à uriner, une fréquence respiratoire en hausse, des diarrhées.
Trois causes possibles peuvent engendrer une insuffisance rénale aigüe :
- Une mauvaise perfusion sanguine n’alimentant pas suffisamment le rein en sang
- Une inflammation du rein fruit d’agents pathogènes, de maladies immunitaires, de médicaments ou l’ingestion de toxines
- Une mauvaise évacuation des urines
L’insuffisance rénale chronique :
Elle peut se manifester au bout de 3 mois comme après plusieurs années, notamment car il faut que les 2/3 du rein soient lésés.
Les symptômes sont généralement une sécrétion abondante et répétée d’urine, une baisse de l’état général, déshydratation, amaigrissement, baisse de l’appétit, diarrhées, apparition d’ulcères buccal, présence de sang dans les urines.
En règle générale, cette pathologie touche plutôt les chevaux âgés. On observe deux types de lésions d’insuffisance rénale chronique :
- Origine congénitale, certaines races seraient plus prédisposées que d’autres, les reins s’épuisant progressivement et devenant moins fonctionnels.
- Suite à une maladie (infection, tumeur, etc), sachant que certaines insuffisances rénales aiguës peuvent évoluer en insuffisance rénale chronique du fait qu’elles n’aient pas manifesté de symptômes et n’aient pas pu être traitées. Une maladie auto-immune peut également en être l’origine.
Pose de diagnostic et traitements :
Si des symptômes laissent penser à une des deux formes d’insuffisance rénale, un diagnostic peut être posé à l’aide d’analyses sanguines et urinaires, pouvant en premier lieu être complété par une échographie des reins.
Seule l’insuffisance rénale aigüe pourra être traitée, soit en traitant ce qui est à l’origine de l’infection, soit en adaptant le traitement médicamenteux en cause, ou en traitant l’intoxication.
Dans tous les cas, la réhydratation du cheval sera primordiale et pourra être complétée par une perfusion afin de s’orienter vers un fonctionnement du rein.
Il s’agit ici de pathologies moins fréquentes chez le cheval, et bien qu’il soit toujours bon d’être à l’écoute de son cheval, il ne faut pas sombrer dans l’hyper vigilance. Un cheval peut se mettre à uriner un peu plus lorsqu’il boit beaucoup plus (notamment avec une alimentation parfois très sèche) ou après un gros effort où il va consommer plus d’eau. Donc tant que ça reste passager, pas d’inquiétude, et en cas de doute demandez l’avis de votre vétérinaire.