Le cornage chez le cheval : qu’est-ce que c’est ?




Le cornage chez le cheval


Le cornage chez le cheval

Le cornage chez le cheval (mais également chez d’autres animaux, et même chez l’humain!) est une affection des voies respiratoires supérieures. Terriblement handicapant chez certains individus, cette pathologie se reconnaît assez aisément, par le bruit que fait l’animal touché quand il respire. Cela est causé par une affection ou un dysfonctionnement du larynx et /ou des organes voisins (nous y reviendrons, mais les cordes vocales et l’épiglotte peuvent être incriminées). Chez l’Homme, on se trouve face une respiration sifflante faisant suite à une laryngite.

Techniquement, comment s’explique le cornage?

Si l’on observe les proportions physiques du cheval, il est facile de se rendre compte qu’au regard d’un animal d’une certaine taille, et d’un poids qui s’élève à plusieurs centaines de kilos, les naseaux seuls, et les voies respiratoires supérieures sont minuscules! Autre aspect non négligeable: le cheval n’est pas en mesure de respirer par la bouche.

Dès lors qu’en plus de ces caractéristiques physiologiques, un problème annexe vient à amoindrir le passage d’air dans cette zone, le cheval se trouve face à un inconfort notoire et se voit parfois très handicapé. Dans bien des cas, le cornage est dû à une hémiplégie laryngée. C’est à dire que que l’un des cartilages du larynx est paralysé. De fait, l’ouverture normale de cet organe ne peut se faire normalement. En découle un espace très réduit pour laisser passer l’air au moment de l’inspiration. Les voies respiratoires supérieures du cheval peuvent être fragilisées par différents autres facteurs :

  • une infection,
  • un passage viral,
  • une tumeur localisée,
  • voire des traumatismes

peuvent induire de gros problèmes respiratoires et amener des manifestations pouvant laisser penser au cornage.

Parfois, certains chevaux vont présenter des signes cliniques très évocateurs du cornage. Lors d’examens visant à aller observer le larynx, il arrive que celui-ci fonctionne parfaitement, mais que les cordes vocales du cheval soient bombées et donc plus rapprochées qu’elles ne le devraient. Elles bloquent l’entrée du larynx, mais peuvent être remodelées grâce à des chirurgies non invasives de type laser.

Il est aussi possible de rencontrer des individus dont l’épiglotte n’agit pas comme elle le devrait. Assez simplement, au moment de la déglutition, l’épiglotte peut se retourner et ne plus être dans sa position normale. Ce cas de figure est assez particulier. Les moyens pour contrer cette anomalie peuvent être identiques à ceux que l’on pourra employer face à une paralysie du larynx : mise en place d’une prothèse qui bloquera ce dernier en position constamment ouverte.

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Diagnostic et observations en vue de déceler un éventuel cornage

Sans surprise, c’est votre vétérinaire qui pourra officiellement tirer la sonnette d’alarme, et auquel cas, vous indiquer des examens complémentaires afin de préciser la nature du problème respiratoire de votre cheval. Après une palpation de la zone du larynx, une écoute attentive de la respiration et pour qu’il n’y ait aucune équivoque, c’est par le biais d’un examen endoscopique que le larynx (auquel on pense en priorité) pourra être examiné. Ces examens doivent être effectués sur un cheval au repos en premier lieu, mais non sédaté (la sédation peut fausser les résultats d’examens, car elle provoque parfois une dilatation des tissus).

Les examens échographiques et radiographiques sont en mesure de révéler d’autres détails en complément de l’endoscopie.

Il est aussi judicieux de procéder à des examens endoscopiques à l’effort. Selon la position du cheval, le moment de l’exercice, l’allure à laquelle il évolue, voir même la position de sa tête, l’observation de données à l’effort pourra sérieusement impacter le verdict médical.

Une touche d’Histoire

Vous n’êtes pas sans savoir que le cornage chronique s’inscrit dans la liste des 7 vices rédhibitoires pouvant annuler une vente d’équidé. C’est Zeller en 1899 qui a défini cette affection comme étant à déceler dans les 14 jours qui suivent la vente, et qui doit être caractérisée par une “affection chronique et incurable du larynx et de la trachée avec une gêne respiratoire accompagnée d’un bruit bien distinct”. En 1909, Comte modifie la dénomination de Zeller par “Tout bruit anormal de la respiration, quel qu’en soit la force et le timbre”.

Quels sont les individus les plus touchés par le cornage? Pourquoi?

Les chevaux chez qui l’on constate des phénomènes de cornage ont majoritairement entre 2 et 7 ans. Ce sont pour la plupart des équidés de sport (les chevaux de courses et de complet sont ceux chez qui on observera une grande surveillance). Les juments sont à priori peu touchées au regard du nombre total de chevaux subissant cette affection. Si l’on se penche sur l’aspect physique, ce sont souvent des individus grands et massifs que l’on qualifie de corneurs. Il est parallèlement rarissime d’être confronté à des poneys corneurs.

En matière de causes, c’est l’hérédité qui est le plus souvent pointée du doigt. L’environnement dans